NOTES

 

Ici encore, la date, 1260, ne figure dans aucune des sources que nous avons identifiées. Le nom de l'auteur ne concorde pas non plus: Aboulfaradj' chez Matter, Abou'lfaradj chez de Sacy, Abulpharagius chez Gibbon. Le titre de l'ouvrage pas davantage: « Histoire dynastique » développe apparemment, mais mal, le Hist. Dynast. de la note de Matter, qui précise « trad. Pococke » et renvoie donc à l'ouvrage Historia compendiosa dynastiarum, Davis, 1663, traduction en latin par Edward Pococke du livre de Gregorius Abul-Pharajius. S. de Sacy, lui, fait allusion à une Histoire arabe des dynasties.

Matter (ouvrage cité, p. 334) réécrit ainsi la traduction latine de l'original arabe: « En parlant des savants qui ont illustré Alexandrie, et surtout de Jean Philiponus, il [Aboulfaradj'] raconte que ce dernier, bien accueilli d'Amrou, qui écoutait avec plaisir les discours de philosophie auxquels les Arabes n'étoient pas accoutumés, lui dit un jour qu'après avoir tout visité dans Alexandrie et marqué de son sceau tout ce qui pouvait être utile, le vainqueur devait lui céder ce qui ne pouvait l'intéresser lui-même, c'est-à-dire les livres philosophiques qui se trouvaient au trésor royal; qu'Amrou n'osant en disposer sans avoir consulté le calife, lui écrivit et en reçut cette réponse: que si les volumes en question étaient d'accord avec le livre de Dieu, ce dernier suffisait; que s'ils y étoient contraires, on n'en avait nul besoin et qu'il fallait les détruire; que, sur cette décision, Amrou les fit distribuer dans les bains d'Alexandrie pour servir à les chauffer, et qu'il furent consumés dans l'espace de six mois. »

Hugo prend soin non seulement de supprimer la réponse iconoclaste du calife Omar qui faisait double emploi avec le récit d'Ibn Khaldoun et pouvait faire douter de l'authenticité de l'un ou l'autre ou des deux, mais de rationnaliser ce doublon par le pluriel: « Ses lieutenants nous ont conservé son ordre. »